Ceux qui restent
- Plume

- 2 nov.
- 3 min de lecture
Quand les âmes s’envolent, la terre est bien seule. Ceux qui restent regardent impuissants l’envol de leurs êtres aimés. Exister sans celui ou celle qui a existé. S’émanciper des absences pour vivre entièrement, être lâchée dans l’immensité.
Ma douce Valérie
Ma tendre amie
Je poursuis sans toi
La danse avec moi
Autour des lumières de l'existence
J’accompagne mon coeur triste
Pour qu’il se rappelle
Toutes nos danses espiègles
Les joies partagées
De nos jeunes années
Je crois en tout ce que tu croyais
Notre nature est l’essentiel
Nos blessures profondes
N’ont parfois pas de réponse
Elles dessinent les routes escarpées
De nos guérisons inachevées
Notre raison ignore le bon sens
Nourrit nos contradictions
Notre profond paradoxe
Entre infos et intox
La vie des maux
Décide du temps imparti
Elle écourte l’espérance
Rétrécit le temps
Cicatrise en partie la vie
Déplace les volontés
Les idées enfouies
Explose nos corps, nos peaux et nos boyaux
En ébullition
Comment sortir la juste expression ?
Libérer le corps de ses illusions
Guérir en écoutant
Guérir en acceptant
Les erreurs d’avant
Expérience foudroyante que la vie
Son tracé et ses déviations
Ses points de suspension
Je suis brûlée de l’intérieur de ces départs avant l’heure. Il faut de l'énergie pour être heureuse.
Ça fait un moment que j’épingle les idées idéales sur mon mur mental, que je m'accroche à ce que je pourrais entrevoir de la réalité. La seule garantie sur l’avenir sont les mots que le cœur sème à l’oreille attentive. Il dit ce qui est, sans présumer du sera. Il angoisse comme toi que la mort ne réapparaisse à la porte de tes êtres chers. Il sait qu’il n’a pas le pouvoir mais sait aussi, te faire entendre raison quand se propagent les idées noires qui te collent à la peau. Il te rend douce quand les paroles que tu dois adresser aux endeuillés naissent sur le papier ou dans les frissons de ta peau effleurée. La sensibilité permet de sentir bien des choses invisibles. Elle guide tes pas légers vers demain sans pour autant immortaliser le destin. Il s’écrit au fil des autres fils. Ils se tendent chaque fois que tu résistes à la vérité. Ils t’étranglent de peine lorsque tu ne laisses pas les larmes s’échapper. La vie n’est pas que ça, le questionnement sur la mort. La mort n’est pas que savoir bien vivre. Les deux dansent jusqu’à comprendre quel est le rythme à adopter pour onduler tranquillement, swinguer les épopées, traverser les continents terrestres et célestes. Elles se doivent de danser ensemble, chacune libérant l’autre de ses souffrances.
Quand la vie n’en peut plus, elle meurt. Quand la mort n’en peut plus, elle vit. Elles se passent le relais à l’infini.
Dans le stadium de notre existence, en simultané, se joue la course de nos choix.
Couloir 1 : Tu n’arriveras pas la première
Couloir 2 : Tu vas chuter
Couloir 3 : Tu es partie trop vite
Couloir 4 : Tu avances doucement
Couloir 5 : Un muscle se déchire
Couloir 6 : Rien ne peut t’arrêter
Couloir 7 : Tu n’es jamais partie
Couloir 8 : Tu préfères contempler plutôt que courir
Il n’y a rien à changer du passé. Il y a à choisir le présent. Les suppositions sont infinies et n’apportent jamais une solution bien définie. La solution reste inconnue. X est le futur possible qui déteste qu’on perde son temps à l’imaginer. Sa nourriture sont les idées qui se concrétisent. Un rêve qui ne précède aucune action est le gâteau magique que jamais personne n'a pioché dans le panier à bonheur.
Il vaut mieux perdre son temps à se tromper plutôt que le perdre à rêver immobile.
Peggy S










Commentaires